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Chronologie judiciaire

John Bastardi-Daumont

L'expression perdre sa liberté a-t-elle un sens......

En 1945, à la sortie de la faculté de médecine, le Docteur Elisabeth Kubbler Ross fut appelée à soigner les enfants rescapés des camps de concentration nazis. 

Alors qu’elle pénétra timidement dans le baraquement poisseux où ils gisaient encore, elle remarqua sur le bord des lits un dessin récurrent qu’elle retrouva par la suite dans d’autres camps.
 

Ce dessin ne représentait qu’un seul motif : un papillon.

Elle pensa d’abord à une fraternité d’enfants affamés et battus s’étant organisée, comme autrefois les chrétiens avec le symbole du poisson.
 

La plupart des enfants gardaient le silence sur les raisons de ces centaines de dessins.
 

Puis, un jour, l’un d’eux lui expliqua :
 « lorsque je souffrais de la faim, du froid et de la peur, en touchant cet insecte soudain je m’envolai ».

Kubbler Ross comprit à cet instant que l’instinct de liberté ne s’éteint jamais dans le cœur de l’homme malgré la crasse, les brimades et l’odeur de la mort.
 

Elle réalisa que la liberté ne se résume pas à un agrégat de droits, qu’un régime totalitaire peut anéantir à sa guise.
 

La liberté est une intuition immédiate, une constituante du genre humain.
 

Alors, même dans les conditions les plus difficiles, l’expression « perdre sa liberté » ne peut pas avoir de sens, et n’en aura jamais, quelle que soit l’époque, quelles que soient les conditions politiques.
 

Le prisonnier garde sa liberté. Il ne peut aller et venir à sa guise, certes, mais il conserve la liberté de choisir de s’évader, concrètement ou symboliquement.
 

Cette possibilité de choix constitue la liberté.

C’est une valeur abstraite normative.

L’application de ce choix la transforme en une réalité concrète positive.

Cette ubiquité fait de la liberté une question métaphysique par excellence car elle concerne le statut de l’homme dans la nature.
 

Peut-on perdre sa liberté ?
 

Lorsque l’on est un animal, oui, il suffit d’être capturé.
 

Lorsque l’on est un homme, la capture ne suffit pas.
 

Même enfermé dans une cage, l’homme, tel Carmen, peut avoir pour pays l’univers et pour loi sa volonté.
 

Descartes, Epicure, Kant, tous considéraient la liberté comme le fondement de l’action et de la morale humaine, affranchies de toute contrainte terrestre ou céleste.
 

Cicéron opère pour sa part une distinction pragmatique : soit le destin apporte la force de la nécessité, et dans ce cas la liberté n’existe pas, soit les mouvements volontaires de l’âme existent sans intervention du destin.
 

En bon avocat Marcus Tullius joue sur les mots, remplaçant un concept flou par un autre, encore plus trouble : le destin.
 

En réalité, perdre sa liberté pourrait avoir un sens si l’on considère que la liberté n’existe pas, et que nos choix sont guidés par des évènements extérieurs, par un déterminisme. En ce sens, la liberté se perd dès la naissance.
 

Mais si la liberté est indépendante du déterminisme de notre sensibilité, ou d’une quelconque destinée, alors elle est un miracle issu du néant.
 

Dans ce cas, elle sort de portée de l’intellect humain.
 

Toute tentative d’explication sur le sujet serait alors totalement vaine.

Aussi, naturellement, l'Anonyme perdrait sa raison en voulant trouver un sens à une expression qui n’en a pas.
 

Il se réfugierait alors penaud dans la lecture du Dictionnaire de philosophie Larousse, que sa tante lui a offert pour ses 15 ans et qui sert de cale pour ses dossiers.
 

Devant la pluralité de points de vue, il se retrouverait ainsi dans ce gouffre de l’esprit que Houellebecq appelle : une intense impasse.
 

A force de lecture, il finirait par entendre les voix des philosophes lui objectant leurs arguments dans son sommeil, sans avoir de solution définitive.

Devant un échec programmé, il connaîtrait les cinq phases que les malades incurables rencontrent lorsque la mort devient une certitude.
 

Ces cinq étapes ont été constatées par beaucoup de praticiens à travers le monde, et s’appliquent à toute personne confrontée un obstacle infranchissable.
 


LE DENI.


L’expression « perdre sa liberté » ne peut pas avoir de sens, car la liberté est transcendantale.
 

« Comment oser prétendre que cette expression pourrait avoir un sens, alors que nous sommes des hommes dotés par nature d’un libre arbitre ?
 
» affirmerait le stagiaire.

« - Pauvre inculte ! lui répondrait Aristote….esclave, deux coupes d’ambroisie….. ne sais tu pas qu’à mon époque, nous ignorions ce concept ? Oublies-tu que pour les Anciens, l’âme est simple principe d’animation du vivant ? allez, ouste, travaille un peu ton sujet, jeune plébéien. Et puis, n’oublie pas : par nature, un être qui travaille n’est pas libre. »

« Mais, Maître, ne pensez vous pas que c’est une insulte à la condition humaine que de croire que l’on peut perdre sa liberté ? »

« Camarade….un peu glace dans le jus, ajouterait Lénine. Il ne se rend même pas compte que le règne de la liberté ne commence que là où cesse le travail imposé par le besoin et la nécessité extérieure. On voit qu’il est issu d’une classe de nantis. Ces avocats, quels parvenus »

L'Anonyme comprit que la liberté pouvait être perdue dès l’origine de l’humanité. Il perçut pourquoi curieusement toutes les cultures traditionnelles présentent cette légende d’un couple primordial contraint par le divin à être mortel, puis à travailler.

Adam perd sa liberté lorsqu’il rencontre Eve.

Mais cette théorie est un affront pour l’homme libre. Elle est une offense pour la stagiaire avocat qui voue une fascination pour une conception de la liberté à vocation quasi œcuménique.
 
Lentement, devant les barrières logiques se dressant contre lui, le stagiaire subissait la deuxième phase :


LA COLERE.


Il est trop simple d’oublier ainsi la spontanéité de l’homme. L’expression perdre sa liberté n’a pas de sens !
 

Et après tout, la philosophie ne suffit pas à donner les réponses. Elle ne fait que poser des questions. Il appartient au juriste, à l’homme politique, au moraliste de quartier de répondre à ce que sont la liberté et la conscience de leur usage courant et pratique.
 

L’artiste a également son mot à dire.
 

Car, si un peintre voyant une coupe de fruits dit qu’il va la peindre car il dispose d’une toile, d’un pinceau et de couleurs, cet homme n’est pas un peintre, parce qu’un peintre est habité par l’âme et l’esprit de la peinture, et à l’inverse, il habite en eux, de sorte qu’il ne songe pas en premier lieu à ses outils et à l’usage pratique qu’il en fera.
 

Mozart, privé de piano et fouetté dans une galère, pourrait continuer à composer….dans sa tête.

Il resterait ainsi libre créateur. Il ne peut pas perdre sa liberté !
 

Le stagiaire reprenait peu à peu confiance en lui. Ses arguments sonnaient juste.

« Juste ? –encore une voix d’outre tombe- et que fais tu de l’éducation ? Moi, Jules Ferry, oublies-tu toute l’énergie que j’ai consacrée à structurer dans l’esprit des enfants des modes de refoulement utilisables par la République ? L’éducation, mon petit, c’est une expérience avec la liberté d’autrui…
Quant à Mozart, il a appris le piano grâce aux claques de son père.»


Désarçonné, le « plébéien-nanti-ignorant-inculte » se souvint des paroles de son instituteur de CP, Monsieur Chombier. Il est vrai qu’elles donnaient raison à Monsieur Ferry :


« vous êtes des larves, paresseuses et stupides tout juste capables de lire trois mots intelligibles d’affilée. Vous n’êtes que des enfants, à peine humains, mais grâce à l’instruction et au dévouement de vos maîtres, vous allez devenir –difficilement il est vrai- des hommes intelligents et véritablement libres. »Le conditionnement dès l’enfance….réprimande, récompense. Le stagiaire n’y avait pas pensé. 

Pire, il en est lui-même une illustration.
 

« Suis-je conditionné pour être avocat ? Peut-être suis-je ici parce qu’un jour, un Bâtonnier est venu dans mon école pour me parler avec passion de son travail. »

Lentement, les certitudes s’effritaient. L’expression « perdre sa liberté » a effectivement un sens.
 

Elle en a même plusieurs.
 

Et le Docteur Elisabeth Kubbler Ross pourra disserter sur sa collection de papillons pendant des heures, la malheureuse n’y changera rien.
 

Il fallait sauver les meubles, la troisième phase pointait son nez.



LE MARCHANDAGE


La perte de la liberté originelle de l’homme sauvage est donc une nécessité. Aussi, l’expression « Perdre sa liberté » a un sens, car il faut vivre en société.

Mais qu’y a-t-il en échange ? L’homme, depuis le potlatch, ne fait rien gratuitement, alors s’il décide de perdre sa liberté, et de l’abandonner au destin, au travail ou à l’école c’est obligatoirement pour obtenir une contrepartie.

Voilà un domaine que le stagiaire connaissait mieux. Une maxime de Lacordaire revenait à son esprit :
 « entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime, et la loi qui libère. »

Paradoxalement, perdre sa liberté solutionne le problème de l’injustice. La perte de la liberté du fort soulage le faible qui subissait ses coups.
 

En outre, comme l’écrivait Freud, toute société est fondée sur un crime commis en commun.
 

Un contrat est donc proposé aux hommes : oubliez votre liberté originelle, elle vous ramène à la condition de bêtes sauvages. Pour vivre ensemble, vous devrez sacrifier cela au profit de droits, et de devoirs.
 

Merci, Rousseau, d’être lucide sur le genre humain. Effectivement nous sommes des bêtes. Grâce au carcan du contrat social nous réussirons sans doute à triompher de cette terrible affliction nommée : liberté.

Et puis, il vaut mieux perdre un peu de sa liberté plutôt que de la nier totalement.
 

Car nier la liberté est malheureusement une posture dans laquelle il ne reste plus ensuite de contraintes morales qui empêchent quiconque de nier aussi l’humanité d’un autre homme. Cela, Nietzsche l’a bien perçu.

Il vaut mieux un fort avec des devoirs qu’un faible mort.

Selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui.
 

Perdre sa liberté d’accord, mais pour aller dans le sens de la société.
 

Alors, le concept de liberté sera mis en œuvre par l’exercice de libertés. Le singulier abstrait devient un pluriel concret.
 

Perdre sa liberté c’est gagner des libertés : d’opinion, d’expression, de religion, d’aller et de venir, d’information…

En échange de ces droits, l’homme a des devoirs : respecter la loi, ne pas faire un usage abusif de ses libertés….

La déroute s’emparait progressivement de l'Anonyme. Non seulement la liberté n’a rien de transcendantal, mais en plus, elle serait un obstacle à la vie sereine en société.
 

Son optimisme initial laissait peu à peu la place à la quatrième phase, la plus douloureuse :


LA DEPRESSION


Il y a des moments où tout est contre vous, fatalement.
 

Hautain, présomptueux, le stagiaire avait osé faire un triomphe à la liberté immuable en se servant d’un exemple tellement beau sur l’enfance et les papillons.
 

Les philosophes bridèrent en quelques mots cette insolence juvénile.
 

Non seulement l’expression « perdre sa liberté » a un sens, mais c’est même l’essence de toute société civilisée.
 

Ce sacrifice est il nécessaire à la survie du groupe ? L’homme est il redevable par nature ?
 

Que reste-t-il à celui qui pense que la liberté est la constituante de l’humanité ?

Le libre arbitre, union de la spontanéité et de l’intelligence.
 

Admettons que la liberté puisse se perdre. Le libre arbitre lui ne se perd pas. C’est lui, la faculté de choix.
 

Rimbaud choisit d’être un vagabond, non assujetti à l’ordre social, personne ne le contraint, son libre arbitre commandera sa vie.
 

Liberum arbitrium, te perdre n’aurait aucun sens, c’est impossible, et rassurant.
 

« encore heureux ! -cette voix rappelait au stagiaire qu’il avait besoin de dormir- rassure toi jeune baveux, c’est Saint Thomas d’Aquin qui te parle. Je te rappelle, mon fils, que le liberum arbitrium, libre arbitre, est une création destinée à disculper Dieu de la responsabilité du mal. De libero arbitrio. C’est la malédiction de la liberté humaine qui fait de l’homme un coupable par nature ». 

Le libre arbitre, un instrument de Dieu ?

Désespéré, l'Anonyme joignit ses mains et s’en remis directement au Tout Puissant.
 

La réponse ne se fit pas attendre :

« Homme, tu es issu tu péché et de l’obscurité. Le mal est en toi et tu es habité par lui. Le bien existe, mais il faut le mériter. Il faudra te dépasser avec toute la force de ton impuissant petit corps chaque jour de ta pauvre vie pour peut être accéder à la joie et à la liberté éternelle »

Merci, mon Dieu. Si j’ai bien compris, je dois oublier ma liberté le temps de ce passage sur terre. Elle est actuellement consignée à la caisse des dépôts, et je pourrai en retrouver l’usage une fois mort.
 

Merci.

Perdre sa liberté c’est notre lot commun.
 

La liberté n’est tout de même pas la prison à perpétuité. L’expression « perdre sa liberté » serait elle un leitmotiv dirigeant nos vies de la naissance à la mort ?

Vivrions-nous pour perdre notre liberté ?

La cinquième et dernière phase prenait progressivement possession de l’esprit du stagiaire.


L’ACCEPTATION


Effectivement, l’expression « perdre sa liberté »a un sens.
 

C’est le sens de la vie.

Le reste est une question de degré.

Pour l’humanité, perdre sa liberté est donc une constante. Dès notre plus jeune âge, nous subissons une rééducation de l’âme, tout comme le stagiaire modifia son point de vue grâce à ses voix intérieures.
 

Les textes nationaux et internationaux encadrent la liberté, la réglementent et l’organisent. Sinon, c’est le chaos.
 

Pour freiner la liberté destructrice des Etats, les juristes créent ainsi des déclarations de droits, des conventions et des pactes internationaux.
 

Droit de la guerre, droits de l’homme…. avant la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, les Etats jouissaient d’une liberté totale dans leurs rapports avec les ressortissants.
 

Le droit international permet d’y remédier.
 

Le droit interne, lui aussi, érige des garde-fous contre la liberté de l’homme, et pas seulement pour l’empêcher de commettre des crimes.

Souvent, les régimes totalitaires utilisent également le droit pour garantir leur propre liberté.
 

Quelle est la liberté qui est la première à être éliminée dans ce type de régimes ?

La liberté d’opinion. Puis, dans son prolongement, la liberté d’expression.
 

Mais nul besoin d’aller en Corée du Nord pour découvrir ce genre d’atteinte. Dans le système démocratique, l’opinion des hommes est également bridée.
 

Aux Etats-Unis, le Patriot Act. En France, la Loi Gayssaud. Pour ne citer qu’eux.
 

En France, la répression de la simple menace de commettre un crime ou un délit, de la provocation par l’expression d’une opinion, de la propagande pour des idées particulières, la loi sur le voile, sont autant de chaînes qui étouffent la liberté d’opinion, d’expression, et cela pour le bien de la collectivité.
 

Aux Etats-Unis, trois soldats sont actuellement incarcérés pour avoir refusé de retourner en Irak en juin 2006 et pour avoir commenté en public leur objection à cette guerre.
 

Parfois, le légal devient l’ennemi du légitime.
 

Les avocats sont également touchés. L’avocat, une fois le serment prêté, perd une partie de sa liberté.
 

Pour commencer, il doit se taire, et respecter le secret professionnel. Ensuite, il se doit de respecter les principes de sa profession : dignité, conscience, indépendance, probité, humanité.

Et lorsque, par exemple, après deux heures et demi de route, le jeune avocat arrive à la Cour administrative de Marseille et se rend compte que le dossier pour lequel il est venu dire trois mots : « je m’en rapporte », a été passé un confrère pressé et irrespectueux, a-t-il la liberté de dire :
 « canaille, gredin, crevure !!!! » ?

Non, il doit contenir sa colère, rester digne, respecter son contradicteur et se défouler sur la route, en rentrant.
 

Entre deux excès de vitesse car il n’est pas libre de rouler comme il veut, le jeune avocat passera devant des panneaux publicitaires, qui lui rappelleront également que même dans ses désirs, il subi un asservissement.
 

Car dans le monde moderne, les mots désir et publicité deviennent synonymes. Les hommes ne sont même plus libres d’avoir des envies, car celles-ci font l’objet d’un conditionnement réalisé par des professionnels.
 

Rendons hommage à Patrick Le Lay pour avoir eu la franchise de l’avouer :
 « mon travail est de vendre à Coca Cola du temps de cerveau humain disponible » 

Finalement, l’expression perdre sa liberté n’a pas de sens, car nous ne sommes jamais véritablement libres.
 

L'Anonyme finit par l’accepter.
 

Quelles miettes reste-t-il à ceux qui veulent, dans ces démocraties de l’endormissement, exprimer leur liberté ?

Le libertinage.
 

Le stagiaire, contraint de puiser encore dans son immense culture, se souvint d’une phrase prononcée par deux quinquagénaires sur le plateau de Jean Luc Delarue : «
 nous sommes un couple libre, nous réalisons nos envies lorsqu’elles se présentent à nous ».

Il est loin, le temps où le Roi des libertins, Casanova, au lieu de dire platement qu’il avait envie de quelqu’un, écrivait : «
 je vis que j’avais besoin d’une friponne qu’il fallait que j’endoctrinasse. » 

Le pauvre, une fois emprisonné à Venise, alors qu’il est entouré de rats et mangé par les puces, on lui donne à lire pour sa rééducation une vie de sainte.
 

Ca a tout de même plus de classe que le club échangiste du coin.

Car aujourd’hui, le message diffusé aux occidentaux est le suivant : le sexe, loin d’être une atteinte aux fondements de la société (procès de Baudelaire, Flaubert), est la panacée. Il n’y a rien de mieux pour tout le monde. Cette obsession répandue démocratiquement conduit à un conditionnement généralisé.
 

La libération sexuelle est à son zénith. Mais le manteau de cette liberté sert à couvrir nombre de petites chaînes.
 

Alors, l’expression perdre sa liberté a-t-elle un sens ?

Cette question est en elle-même révélatrice de la vanité cartésienne de l’homme. Car en voulant donner un sens logique aux choses, on prive l’esprit de sa libre faculté d’interprétation.

En souhaitant maintenir l’illusion d’une liberté immuable, l'Anonyme s’est cassé les dents.
 

Il est passé par le déni, la colère, le marchandage, la dépression, puis, finalement, par l’acceptation.
 

Oui, malheureusement, l’expression perdre sa liberté a un sens.
 

C’est le sens de la vie de l’homme en société.

Soudain, une dernière voix se fit entendre.
 

« Eh, gamin, il est pas mal ton sujet.
Mais je vais te dire une chose : mieux vaut en débattre à l’air libre que d’être d’accord derrière des barreaux, parole de Jacques Mesrine »